2 ha de culture maraîchère à l'école de Koassa

L'école de Koassa est située dans le village de Loungo, à 27 kilomètres au sud-ouest de Loungo, commune de Lâtoden, dans la province du Passoré. Les mères éducatrices de cette école souhaitent améliorer l'alimentation de leurs enfants en cultivant les légumes verts qui leur manquent. Comme nous l'avons fait à Kingria, nous les aiderons à créer une aire de maraîchage de 20.000 m².

 

Lors de notre voyage en 2010 : 

L'accueil des enfants

 

 

Le jardin modèle de l'école

Le village ne dispose d'aucune infrastructure moderne (école en dur, dispensaire...). De plus, il est difficile d'accès en saison d'hivernage, aucune piste n'ayant été réalisée. Les cours sont pris sous paillote.

Le projet intervient dans un contexte socio-économique particulièrement difficile où les femmes et les jeunes, frange la plus touchée et la plus vulnérable, rencontre d'énormes difficultés liées aux contraintes naturelles.

Dans le village de Koassa, l'activité principale des différentes couches sociales est l'agriculture qui se pratique dans un contexte de forte pression foncière, marquée par une faiblesse des rendements entraînant l'insuffisance de revenus chez les populations.

Le maraîchage est une alternative qui incite les groupes vulnérables à se réorganiser.  C'est le choix des 120 membres de l'association des Mères éducatrices (AME) qui se sont engagées dès le début à chaque étape du projet.

.  Possibilité pour une centaine d'exploitantes d'accroître durablement la production maraîchère au profit des ménages démunis et leurs familles 
.  Meilleure alimentation des enfants grâce à un apport en vitamines et en sels minéraux
.  Accès aux soins de santé, rendus encore plus coûteux depuis l'arrêt des dons de médicaments non utilisés (MNU) en janvier 2009
.  Soutien de l'action éducative et pédagogique de l'école
.  Possibilité d'intéresser les enfants à la culture maraîchère en leur réservant une partie du maraîchage.

Budget prévisionnel :

Fonçage et busage des puits	5 640 €
Clôture	1 830 €
Réseau d’eau (motopompes, conduites d’eau, bassins…)	4 728 €
Main-d’œuvre spécialisée	990 €
Suivi du projet	152 €
TOTAL	13 340 €

Participation de la population locale pour 1.500 € (creusage des puits et des fosses fumières).

Le débit du forage voisin étant insuffisant, ce sont 2 grands puits de 20 m de profondeur et de 1,50 m de diamètre qui vont être creusés. Ceux-ci alimenteront 10 bassins de réserve à l'aide de 2 motopompes et un réseau de distribution de l'eau.

Réalisation :

L'aménagement du périmètre de Koassa a débuté en avril 2011, avec le nettoyage du terrain et un appel d'offres pour l'exécution des travaux. Les premiers repiquages (oignons) ont eu lieu vers la mi-novembre. Le projet a été totalement réalisé en 7,5 mois.
Afin de garantir une bonne exécution des travaux, la SEMUS a associé, à la conception et à la mise en oeuvre du projet, les services de l'agriculture, de l'environnement et du programme de développement rural durable.
Les travaux de réalisation des 2 puits à grand diamètre ont été effectués avant la saison des pluies, précédant l'aménagement et la clôture. Cette démarche a permis de s'assurer de la disponibilité en eau dans les puits en toutes saisons avant d'engager les autres travaux. A la date des réceptions, chaque puits avait une hauteur d'eau d'environ 5 mètres.

Coût total de l'opération : 12.854 € (pour 13.340 € prévus)

Les objectifs ont été très largement dépassés puisque l'aire de maraîchage, initialement prévue sur une surface de 10.000 m2, a été réalisée sur 20.000 m2, pour un coût équivalent, grâce à un nouveau système d'irrigation dit "semi-californien", en remplacement des réserves d'eau alimentées à partir des 2 grands puits.
Comme prévu, 2 motopompes ont été installées pour puiser l'eau dans les puits, mais, au lieu d'alimenter des bassins de réserve, elles alimentent deux bassins répartiteurs de 1 m3, légèrement surélevés, d'où elles refoulent l'eau vers un réseau d'irrigation dans des tubes de PVC enterrés.

Il était prévu qu'environ 100 à 120 femmes pourraient exploiter l'aire de maraîchage de 10.000 m2.
En réalité, 94 exploitantes seulement bénéficient de ce projet sur 20.000 m2.
Cet écart s'explique par un changement souhaité par notre partenaire, la SEMUS, qui a observé sur des projets analogues que l'attribution de lots trop petits nuisait à l'efficacité du projet. Chaque fermme, en effet, ne dispose alors pas de surface suffisante pour réellement subvenir aux besoins de sa famille. Un nouveau ratio souhaitable se situant à environ 200 m2 par exploitant a donc été retenu.

Ce projet a permis d'améliorer très sensiblement la conception et la réalisation des aménagements pour la création d'une aire de maraîchage. A budget égal, la surperficie irriguée est 2 fois plus importante, le maraîchage devient accessible à des femmes âgées ou de santé plus précaire, puisqu'il n'est plus nécessaire de porter l'eau. Sur le plan écologique, l'utilisation de l'eau est nettement plus efficace car il y a beaucoup moins de perte entre le puits et les planches cultivées.
L'aspect pédagogique n'est pas négligeable car ce type d'irrigation prépare mieux les exploitantes à s'approprier l'idée d'une irrigation en goutte à goutte, encore plus efficace et déjà pratiquée dans des exploitations plus évoluées.

Le périmètre maraîcher de Koassa a été agrandi. Il mesure désormais 3 hectares et est exploité par 104 femmes.